La these.

Bonsoir à tous,
Je suis en L3 droit public et je suis passinnee par le droit. Bien qu'ayant une grande preference pour le droit administratif et ses derivés, je trouve toutes les matieres interessantes et j'ai plaisir a etre a la fac.
Je ne sais pas en vraiment ce que je voudrais faire plus tard, mais j'envisage la these (uniquement si je suis financee par contre). Je pense que "l'aventure" (car nul doute que s'en est une) me plairait, même si je crains de devenir "folle" (je suis perfectionniste et tres travailleuse). J'aime aussi l'idee de donner des TD.
Par contre je me demande ce que ca pourrait m apporter outre l'enrichissement personnel et l'atteinte du plus haut niveau d'etude. La plupart des doctorants envisagent en effet l'agregation...
J'ai lu que dans le cas d'un doctorat sans projet d'agregation, la demarche est percue comme une volonte de retarder l'entree sur le marche du travail. J'ai également peur de trop me "specialiser" pendant ces 4 ou 5 années...
Qu'en pensez vous?

En gros, tu voudrais faire une thèse, sans l'objectif de devenir plus tard enseignant, mais de t'intégrer sur le marché du travail juste après ou pendant ?

Je sais qu'il existe un programme où en gros tu travaille comme juriste à mi-temps, ce qui te permet de financer ta thèse et de garder un peu de temps. Seulement, j'en ai oublié le nom :-P Tu peux essayer de chercher de ce coté là

Oui en fait j aimerais bien faire une thèse mais savoir avoir spécialement pour objectif de devenir maître de conf. Ou professeur. Et je sais que dans ce cas là, la thèse est souvent interprétée comme une sorte de volonté de retarder son entrée sur le marché du travail être rester dans le milieu "protecteur" des études.

Je connais pas le programme dont tu me parles mais faut que je me renseigne. Ça fonctionne avec le secteur privé et public?

C est étrange qu on soit si me informés sur la possibilité de faire une thèse et sur son déroulement!

Bonjour Camille.

Si tu as des questions sur la thèse, n'hésite pas à me demander.

S'agissant des motivations des thésards, ils sont très diversifiés. Et ça se saurait si ceux qui faisaient une thèse pour autre chose que MCF ou EC étaient mal considérés par la suite. Car de fait, beaucoup de jeunes chercheurs ne se destinent pas à l'enseignement, et ça n'est pas du tout préjudiciable, au contraire.

Pendant la thèse, beaucoup de formations sont dispensées par les écoles doctorales (en tout cas celle de l'UPEC en dispense) sur la valorisation des CV auprès des entreprises, l'exploitation des travaux de recherche dans le monde professionnel, et notamment le secteur privé, etc... Donc tu vois, au contraire, les thésards qui se destinent à l'entreprise sont plutôt chouchoutés.

D'une part, pour ceux qui se destinent à la profession d'avocat, avoir un statut de docteur est profitable dans le cadre des collaborations, notamment si tu postules dans des cabinets qui seront spécialisés dans ton domaine de recherche. Et puis d'ailleurs, quand bien même tu ne le serais pas, un cabinet sera sans doute ravi d'ajouter ton domaine de spécialisation à sa panoplie !

Et dans le monde de l'entreprise aussi, les docteurs sont valorisés, tant en termes de salaire que d'expérience. Cela étant, je connais moins cette option qui ne m'a guère intéressée jusqu'à présent.

Bref tout ça pour dire que si tu as envie de faire une thèse pour autre chose que l'enseignement, n'hésite pas, au contraire. Tu rencontreras plusieurs personnes comme toi au cours de ton parcours.

Merci Armatus pour ces conseils éclairés!
Je t'avoue que ça me rassure et ça me fait envisager la thèse avec plus de sérénité. Je ne suis encore qu'en L3 donc j'ai encore un peu de temps devant moi mais je préfère me renseigner maintenant.
J'ai lu quelques articles sur la thèse et parlé avec certains doctorants et je pense que outre les interrogations quant aux ouvertures post-these, c'est l'idée de s'engager dans un projet de longue haleine qui "m'impressionne" le plus. Tenir le coup sur le long terme, supporter la pression, savoir garder courage même quand on doute...
Nul doute qu'on ressort de l'aventure transformé. Mais dans le bon sens je pense.

C'est sûr que c'est très impressionnant au début, quand on fait le travail de recherche disons les 2 premières années. On accumule une masse folle de documents, on doute de pouvoir tous les lire un jour, on part dans de mauvaises directions, on travaille pas mal pour rien...

Ensuite quand on maîtrise bien le sujet on a une autre vision de la thèse. Ca devient quelque chose que l'on maîtrise, la voie est toute tracée jusqu'à la fin, c'est même motivant parce qu'avec la rédaction, on voit vraiment que ça avance. Et plus ça avance, plus on a confiance en soi.

Donc finalement, ce qui est le plus délicat, c'est de choisir un bon directeur de thèse, un sujet qui nous plaît vraiment, et aussi de s'accrocher le temps de la compilation documentaire, qui est la phase pendant laquelle on est susceptibles de se poser le plus de questions et de douter.

Je vois beaucoup de blogs sur internet sur la vie de thésard, qui décrivent cela comme un calvaire sans fin, pendant lequel on a juste envie de sauter par la fenêtre... Franchement, jusqu'à présent, j'ai toujours été très serein et la thèse ne m'a jamais stressée. J'ai l'impression que c'est la même chose pour mes nombreux collègues thésards. Faut dire que perso, j'ai la chance d'avoir un directeur de thèse qui ne me met pas la pression. Ca aide ! Et bien sûr, ce ne sera pas le même refrain au moment de la soutenance. Mais il ne faut pas se laisser impressionner par ça. C'est long, c'est ambitieux, mais c'est carrément faisable.