Salut clairette !
même si l'intitulé "URGENT !!!!" n'est pas apprécié (ds tous forums que je connaisse (t'aurais pu simplement l'intituler comme celui de ton devoir.. comme ca si quelquun fait une recherche sur le forum il saura qu'un post existe sur le même sujet
..)) .. je répond à ta question vu que tu montre par la suite que tu as déjà réfléchi au sujet
Voilou après une petite recherche j'ai trouvé un plan détaillé sur le très bon site (de droit public) OPUSCITATUM .. exactement sur ton devoir :
"
Par Raymond FERRETTI
Maître de conférences de droit à l’Université de Metz"
Le régime politique peut être défini comme l’ensemble des règles constitutionnelles déterminant l’organisation et le fonctionnement des institutions politiques d’un Etat donné. Une typologie des régimes peut être établie (§2) sur la base d’un critère de classification (§1) ', '
§1 Le critère de classification : la théorie de la séparation des pouvoirs A – origine
a – L’origine historique : les précurseurs de Montesquieu
1° Les précurseurs lointains
q Aristote
Il distinguait «l’Assemblée générale délibérant sur les affaires publiques, les corps des Magistrats et le corps judiciaire » Politique, IV, 8
q Marsile de Padoue
Il stigmatise la concentration des fonctions principales de l’Etat dans les mêmes mains (Défensor Pacis 1377)
2° Le véritable précurseur : John LOCKE (1632-1704)
Le philosophe anglais développera sa conception dans son «Traité du gouvernement civil » (1690 ). Elle est proche de celle de Montesquieu puisque :
q il distingue trois fonctions :
§ législative : élaborer les lois
§ exécutive : « parce que les lois qui sont une fois et en peu de temps faites, ont une vertu constante et durable, qui oblige à les observer et à s’y soumettre continuellement, il est nécessaire qu’il y ait toujours quelque puissance sur pied qui fasse exécuter ces lois »
§ fédérative : le pouvoir fédératif «est chargé de la sécurité et des intérêts extérieurs »
q il constate la nécessité d’une séparation :
« La tentation de porter la main sur le pouvoir serait trop grande si les mêmes personnes qui ont le pouvoir de faire les lois avaient aussi entre les mains le pouvoir de les faire exécuter, car elles pourraient se dispenser d’obéir aux lois qu’elles font »
b – L’ origine idéologique
Montesquieu est l’un des pères du libéralisme aristocratique. Pour lui le bien suprême est la liberté or la liberté n’est pas partout. Elle dépend du régime politique. Il faut donc en tirer les conséquences. [ Voir l’œuvre complète de MONTESQUIEU]
[Voir plus précisément le Livre XI Chapitre 6 De la Constitution d’Angleterre]
1° Le pouvoir est l'ennemi de la liberté
La liberté est la chose la plus précieuse pour un citoyen :
« La liberté politique, dans un citoyen, est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté » MONTESQUIEU L’esprit des lois Livre XI Chapitre VI.
C’est le pouvoir qui peut porter atteinte à cette liberté :
« La démocratie et l'aristocratie ne sont point des états libres par leur nature. La liberté politique ne se trouve que dans des gouvernements modérés. Mais elle n'est pas toujours dans des gouvernements modérés. Elle n'y est que lorsqu’on n’abuse pas du pouvoir : mais c'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu’il trouve des limites. Qui le dirait ! la vertu même a besoin de limites » (Livre XI, Chapitre IV).
Comme le pouvoir appelle le pouvoir, il faut limiter le pouvoir, le modérer.
2° Seul le pouvoir peut arrêter le pouvoir
Les stratégies de limitation du pouvoir sont multiples. On pourrait penser à la limitation par le Droit. Mais le magistrat qu’est Montesquieu sait qu’elle n’est pas toujours efficace, aussi, en empiriste qu’il est également, préfère-t-il opposer du pouvoir au pouvoir.
«Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses le pouvoir arrête le pouvoir. » (Livre XI, Chapitre IV)
Afin d’en arriver là, il faut diviser le pouvoir, c'est à dire séparer les pouvoirs.
b – Formulation
« Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d'exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers » (Livre XI, Chapitre VI)
Cette première formulation est négative puisque Montesquieu dit ce qu’il faut éviter : la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul. En réalité, il va tout au long du chapitre VI, affiner cette formule.
Il énonce un principe, mais il admet quelques assouplissements
a – Le principe
1° La spécialisation fonctionnelle ou la séparation fonctionnelle
« Il y a, dans chaque Etat, trois sortes de pouvoirs; la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil. » (Livre XI, Chapitre VI)
q la différenciation des fonctions
§ la fonction législative
« Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites . » (Livre XI, Chapitre VI)
§ la fonction exécutive
« Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient. les invasions » (Livre XI, Chapitre VI)
§ la fonction judiciaire
« Par la troisième, il punit les crimes., ou juge les différends des particuliers » (Livre XI, Chapitre VI)
q l’attribution des fonctions
Une même personne, un même corps ne doivent pas exercer deux fonctions
§ la fonction exécutive et la fonction législative doivent être séparée
« Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté; parce qu'on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques, pour les exécuter tyranniquement. » (Livre XI, Chapitre VI)
§ la fonction judiciaire doit être séparée des deux autres
« Il n'y a point encore de liberté, si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un oppresseur. » (Livre XI, Chapitre VI)
2° L’indépendance organique ou la séparation organique
Trois personnes, organes ou corps, distincts et indépendants se voient remettre des fonctions différentes :
q le peuple
Il exerce le pouvoir législatif par l’intermédiaire de la Chambre basse
q l’aristocratie
Par le biais de la Chambre Haute, elle participe au pouvoir législatif
q le Roi
Il lui revient le pouvoir exécutif
b – L’assouplissement du principe
1° Assouplissements de la séparation organique
q Dans les relations exécutif / législatif
Le Roi a le droit de convoquer l’assemblée :
« D'ailleurs, il y a des temps plus convenables les uns que les autres pour l'assemblée du corps législatif : il faut donc que ce soit la puissance exécutrice qui règle le temps de la tenue et de la durée de ces assemblées, par rapport aux circonstances qu'elle connaît. » (Livre XI, Chapitre VI)
q Dans les relations législatif / exécutif
Le Roi ne peut être jugé, mais les ministres peuvent l’être. Montesquieu admet donc la responsabilité pénale des ministres et non leur responsabilité politique.
« Mais, quel que soit cet examen, le corps législatif ne doit pas avoir 'le pouvoir de juger la personne, et par conséquent la conduite de celui qui exécute. Sa personne doit être sacrée…. Mais, comme celui qui exécute ne peut exécuter mal, sans avoir des conseillers méchants et qui haïssent les lois comme ministres, quoiqu'elles les favorisent comme hommes ; ceux-ci peuvent être recherchés et punis » (Livre XI, Chapitre VI)
2° Assouplissements de la séparation fonctionnelle
q Dans les relations exécutif / législatif
La faculté d’empêcher qui ici signifie droit de veto
« La puissance exécutrice, comme nous avons dit, doit prendre part à la législation par sa faculté d'empêcher ; sans quoi, elle sera bientôt dépouillée de ses prérogatives. Mais, si la puissance législative prend part à l'exécution, la puissance exécutrice sera également perdue.
Si le monarque prenait part à la législation par la faculté de statuer, il n'y aurait plus de liberté. Mais, comme il faut pourtant qu'il ait part à la législation, pour se défendre, il faut qu'il y prenne part par la faculté d'empêcher » (Livre XI, Chapitre VI)
q Dans les relations législatif / exécutif
Le contrôle qui peut se pratiquer de diverses manières :
« Mais si, dans un Etat libre, la puissance législative ne doit pas avoir le droit d'arrêter la puissance exécutrice, elle a droit, et doit avoir la faculté d'examiner de quelle manière les lois qu'elle a faites ont été exécutées ; et c'est l'avantage qu'a ce gouvernement sur celui de Crète et de Lacédémone, où les Cosmes et les Ephores ne rendaient point compte de leur administration » (Livre XI, Chapitre VI)
Ä Montesquieu en arrive en conclusion à une description du régime idéal selon lui :
« Voici donc la constitution fondamentale du gouvernement dont nous parlons. Le corps législatif y étant composé de deux parties, l'une enchaînera l'autre par sa faculté mutuelle d'empêcher. Toutes les deux seront liées par la puissance exécutrice, qui le sera, elle-même par la législative.
Ces trois puissances devraient former un repos ou une inaction. Mais comme, par le mouvement nécessaire des choses, elles sont contraintes d'aller, elles seront forcées d'aller de concert. » (Livre XI, Chapitre VI)
c) L’évolution du principe
1° L’évolution de la séparation fonctionnelle
La définition des fonctions va évoluer avec le temps.
q De la fonction exécutive à la fonction gouvernementale
Le Gouvernement ne se contente pas d’exécuter les lois au sens strict.. Son rôle n’est pas simplement de prendre les mesures juridiques et matérielles qui permettent la mise en œuvre des lois. En réalité, il prend des initiatives, il suggère des lois, il les suggère dans un cadre global, en bref, les Gouvernements tendent de plus en plus à déterminer une politique qui pour être mise en œuvre nécessite l’intervention du législateur. On passe ainsi insensiblement de la fonction exécutive à la fonction gouvernementale.
q De la fonction législative à la fonction délibérative
Les Parlements ont perdu progressivement leur rôle central. Si la politique est le plus souvent déterminée par le Gouvernement, le Parlement critique cette politique, en contrôle l’application en discute la mise en œuvre. La fonction législative se transforme ainsi en fonction délibérative.
2° L’évolution de la séparation organique
Les partis politiques en apparaissant vont transformer les données du problème d’autant plus qu’ils vont constituer des systèmes qui accentueront ces transformations.
q Le rôle des partis politiques
Les partis politiques sont des organisations créées sur la base de certaines conceptions politiques en vue de conquérir le pouvoir et de l’exercer. Les partis politiques, au sens actuel, n’apparaîtront que tardivement : au milieu du 19e siècle en Angleterre, au début du 20e en France. Dans la mesure où ces partis seront de mieux en mieux organisés, ils structureront les idées des parlementaires et par conséquent les votes de ceux-ci. Dans ces conditions, la discussion et le contrôle devient l’objet de stratégies et de tactiques de conquête du pouvoir de la part des dirigeants des partis qui aspirent à l’exercer. L’exécutif et le législatif voient dans ces conditions leurs relations évoluer profondément. Leur indépendance ou leur collaboration n’est plus tout à fait la même.
q Le rôle des systèmes de partis
Les partis politiques entretiennent entre eux des relations que l’on peut modéliser. Ces modèles de relations forment ce qu’il est convenu d’appeler un système de parti. Le bipartisme rigide qui fonctionne en Grande Bretagne tend à mettre à place une majorité quasiment automatique au Parlement. Celle-ci est formée par un seul parti discipliné. Son dirigeant a vocation à devenir le Premier ministre. De ce fait, il y a jonction entre le législatif et l’exécutif. De manière plus générale, l’existence de systèmes majoritaires annule la séparation des pouvoirs en gommant la séparation organique.
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