Bonjour à tous,
Etudiant en licence 1 à la faculté de Droit j'ai mon premier commentaire de texte de l'année à rendre à mon chargé de TD de Droit constitutionnel sur un texte pas forcement très aisé à comprendre pour un étudiant de l1 je trouve.
J'ai déjà quelques pistes mais je bloque un peu et je voudrais être sur de rendre un devoir convenable correspondant bien au sujet attendu.
Je doit donc commenter une partie du texte du Marquis de Sade :"Idée sur le mode de la sanction des lois"
J'aimerai donc comprendre pleinement la portée de ce texte et aimerai avoir l'avis d'étudiants un peu plus expérimenté que moi
Voici donc le texte en question:
Section des piques
Idée sur le mode de la sanction des lois
par un citoyen de cette section
Citoyens, la plus importante de toutes les questions s’élève, et rien n’est singulier comme la lenteur que vous paraissez mettre à y répondre ; je gémis des motifs qui tiennent vos idées captives, et j’avoue que je ne les conçois pas. HOMMES DU DIX AOÛT, vous n’avez pas redouté d’arracher le Despote de l’orgueilleux palais où des Tyrans, pour la seconde fois, allaient verser le sang du Peuple [1] ! Vous n’avez pas craint de reconquérir, au prix de votre sang, cette souveraineté qui n’appartenait qu’à vous, et que rien néanmoins n’établissait encore, quoique votre révolution fût déjà dans sa troisième année, et quand il est question de consolider aujourd’hui les bases de cette souveraineté, quand il s’agit de l’établir, de la prouver à l’Europe entière, l’insouciance vous enchaîne, et vous vous endormez en paix sur des lauriers que tant de mains cherchent à vous ravir.
Je vous le dis, Citoyens, le moment presse, si vous laissez échapper ce pouvoir acquis par vos exploits, que de difficultés pour le ressaisir !
Raisonnons donc un moment ensemble sur la manière de le conserver. Je vous demanderai d’abord comment vous considérez ceux que vous avez chargés de vous faire des lois. Par un impardonnable abus d’idées, les confondriez-vous avec ces Représentants d’un peuple esclave, envoyés par vous pour offrir des vœux et des supplications aux pieds du trône d’un imbécile ? Gardez-vous de cette erreur, Citoyens, et ne perdez jamais de vue l’extrême différence qui règne entre le Député des sujets de Louis XVI, et les Mandataires d’un Peuple qui vient de reconquérir à la fois ses droits, sa puissance et sa liberté ; le premier, n’ayant que des grâces à demander ou des faveurs à obtenir, pouvait, en vous les distribuant sur les degrés du trône où vous l’éleviez, conserver encore avec vous cette attitude guindée du despotisme qu’il copiait aux genoux de son maître ; de là le costume dont vous l’aviez revêtu, le saint respect que vous aviez pour lui. Rien de tout cela n’existe aujourd’hui, les hommes simples, libres, et vos égaux, auxquels vous ne déléguez que momentanément une portion de la souveraineté, qui n’appartient qu’à vous, ne peuvent, sous aucun rapport, posséder cette souveraineté dans un plus haut degré que le vôtre. La souveraineté est une, indivisible, inaliénable, vous la détruisez en la partageant, vous la perdez en la transmettant.
Je vous remercie d'avance