bonsoir. je passe vite fait comme je n'ai pas fait ma "tournée des sujets L1" depuis quelques temps.
au niveau de la forme, on ne met jamais la conséquence avant la cause ou la détermination d'un principe-d'une théorie-d'un objet. on ne donne jamais les conséquences pratiques par exemple avant l'explication de la théorie à laquelle elles se réfèrent.
Sauf quand on est vraiment très doué, qu'on a une idée de plan très originale et qu'on est
au minimum en master 2 (le cas échéant, on passe pour un étudiant qui ne connait pas les rudiments de la construction d'un plan)
Sur le fond : LockE et Montesquieu n'ont pas une théorie commune, ils ne sont d'ailleurs pas contemporains l'un de l'autre. Ils ont produit deux théories distinctes sur la séparation des pouvoirs, bien que le deuxième se soit inspiré du premier.
Leur théorie a certainement contribué à la gestation du régime parlementaire mais en aucun cas ils n'en sont les fondateurs. Il a entre autre fallu la pratique politique de la restauration pour voir naître les procédés de mise en jeu politique des différentes entités politiques.
Pour la problématique : elle n'est pas mal, mais tu aurais pu faire encore plus simple et plus ancré dans la matière de ton sujet : "La séparation des pouvoirs est-elle un dogme caduc ?"
Dogme je suppose que tu connais la signification, pour caduc c'est moins sûr (en L1 je ne connaissais pas pour ma part
). Tu verras plus en détail l'année prochaine dans le droit des obligations, mais voici une définition
générale : La caducité concerne la phase de mise en pratique, d'exécution d'une théorie ou d'une convention. Un évènement extérieur rend son exécution ou sa mise en pratique impossible.
La théorie ou la convention deviennent alors caduques.
Cardin Le bret, qui fut un penseur de l'absolutisme a dit que "La souveraineté n'est pas plus divisible que le point en géométrie." Le roi exerçant la souveraineté, il l'exerçait de manière exhaustive puisqu'elle est indivisible.
Cette affirmation a pu être mise en balance par les parlements, soit tu l'as vu, soit tu le verras au second semestre.
Montesquieu prévoyait non pas une séparation stricte des pouvoirs, mais une dilution du pouvoir, avec une spécialisation par fonction (le législatif, l'exécutif, le judiciaire). Ca a été repris et des théoriciens ont envisagé l'existence presque autonome, distincte, de chacun de ces pouvoirs. Or, ils sont intimement liés dans leur exercice. Il ne peut y avoir d'effectivité de la puissance législative sans le fonctionnement du pouvoir judiciaire et réciproquement.
Cette séparation que dis-je cette dilution est toutefois nécessaire pour parer l'avènement de la dictature.
Les enjeux en 1958 étaient de parer à la toute puissance des chambres législatives, qu'on a appelé le légicentrisme, à leur emprise sur le pouvoir exécutif afin de concourir au bon fonctionnement des institutions politiques.
C'est par là que michel debré entend l'unité d'action.
Je me rends compte qu'il est tard et que je suis peut-être en train d'écrire de la daube pour pas dire autre chose, et je n'ai pas fini ma tournée. Je vais donc de ce pas squatter sur un autre sujet, bonne soirée.