VOICI LE COPIER-COLLER D'UN MESSAGE QUE J'AI LAISSE SUR UN FORUM SPECIALISE, FAITES-VOUS PLAISIR, CRITIQUEZ-MOI A OUTRANCE !
Bon, je voulais créer un topic hier sur "l'affaire O'Grady/McEwen", mais la durée de vie de mon PC actuel étant plus proche de jamais que de 0, je n'ai pas pu. Mais l'incident arrivé à Zabriskie me fait bondir.
Je précise tout de suite que je ne suis pas "fan" que quelqu'un en particulier dans le peleton, mais, depuis le début de ce Tour, en fait, ce ne sont pas deux mais quatre "évènements", plus ou moins anodins, qui ont attiré mon oeil.
- Samedi, concernant les écarts entre partants : Les écarts entre le départ de chaque coureur étaient les mêmes, pour les premiers comme pour les derniers partants. Conventionnellement, l'écart qui sépare les vingt derniers partants est plus important que celui qui sépare les autres partants.
Sur un "prologue classique", où les possibilités de rattraper un mec parti avant soi sont quasi-nulles, soit, cela peut se concevoir. Mais sur un chrono de quasiment vingt bornes, où on s'attendait à une première bagarre, c'est moins compréhensible.
Et la course a confirmé les craintes que j'avais : Ullrich a "gagné" vingt à trente secondes en se faisant passer par Armstrong. Là encore, je suis neutre, mais bon, si jamais, par miracle, on avait droit à un duel Armstrong-Ullrich qui tournerait en faveur de l'Allemand pour quelques secondes, on reparlerait sans doute de cet épisode, soyez-en sûrs ...
- Dimanche, concernant le classement de l'étape : Que la cassure n'ait pas été prise en compte suite à la chute de Dumoulin, soit, c'est logique. Par contre, si quelqu'un pouvait m'expliquer pourquoi Zanini, Van Bon et Van Sevenant on repsectivement perdu 36, 39 et 47", je suis preneur.
Ils ont eu le malheur de passer la flamme rouge vingt mètres derrière le peleton, c'est ca ? Pourquoi Piepoli, Corioni et Marichal, qui ont terminé dans les trois dernières places du peleton, sont quand à eux classés dans le même temps que Boonen, alors qu'en temps effectif, ils ont du couper la ligne plus de trente secondes après lui ?
Bref, en gros, dans ce cas-là, le fond de ma pensée, c'est : soit on fait une amnistie générale, tout le monde dans le même temps (sauf les coureurs lâchés dans la pampa, bien sur), soit on n'a aucune pitié, c'est du "chacun pour sa gueule", on demande à un équipier de balancer discrètement un coureur dans le dernier kilomètre pour espérer provoquer une cassure et reprendre du temps ainsi ...
- Lundi, concernant le duel McEwen-O'Grady : Pour moi, les deux coureurs sont en faute, aucun doute. Ce sprint est assez similaire au sprint qui avait opposé Voskamp à Heppner à Dijon sur le Tour 1997, à ceci près que cette fois-ci, il y a 185 coureurs de plus qu'il y a huit ans !
Selon moi, les torts sont partagés : soit les commisaires appliquent la jurisprudence entrée en vigueur il y a huit ans, en déclassant les deux coureurs, soit elle ne dit rien (ce que j'aurais fait personnellement), mais elle ne tranche pas en condamnant un seul homme. D'ailleurs, vous remarquerez qu'au passage sur la ligne, O'Grady ne garde pas sa ligne, et se rapproche dangereusement d'Allan Davis, en faisant un écart, donc il aurait pu être sanctionné pour cela.
McEwen a-t-il payé sa réputation de casse-cou ? Possible. Mais si on veut des sprints réglo et propres, à ce moment là, on fait comme en athlétisme, chacun son couloir ... Bonjour l'ennui, la première semaine du Tour deviendrait alors insipide.
A propos, je me demande quelle carrière aurait fait le grand Abdoujabarov, celui de 1991 à 1995, s'il était né une douzaine d'années plus tard. La réponse semble claire : une carrière anonyme, vu qu'il aurait été déclassé une fois sur deux (et encore, son énorme gamelle sur les Champs en 1991 l'a calmé, il sprintait tête baissée avant le bougre) !
- Mardi, concernant le temps de Zabriskie : Là, je crois qu'on a atteint l'abîme de la connerie humaine concernant le règlement du chrono par équipes. Passons sur ces temps modulés, qui rendent en fait cette étape quasi-caduque du point de vue de l'intérêt. Je veux revenir sur le règelement concernant un coureur victime d'une chute dans le final.
L'article 20 du règlement du Tour, intitulé "Arrivées", et reprenant les articles 1.2.096, 2.3.005, 2.3.006, 2.3.037, 2.3.038 et 2.6.027 à 2.6.029 du règelment de l'UCI, dit que : « En cas de chute, de crevaison ou d’incident mécanique, dûment constaté, dans les 3 derniers kilomètres, le ou les coureurs accidentés sont crédités du temps du ou des coureurs en compagnie du ou desquels ils se trouvent au moment de l’incident. Leur classement est celui du franchissement de la ligne d’arrivée ; si à la suite d’une chute, un coureur est dans l’impossibilité de franchir la ligne d’arrivée, il est classé à la dernière place de l’étape. Pour les cas exceptionnels, le collège des commissaires tranche sans appel. Cette mesure n’est pas applicable : pour les arrivées des 1ère et 20ème étapes disputées contre la montre individuellement ; pour l’arrivée de la 4ème étape disputée contre la montre par équipes ; pour les arrivées en sommet des 10ème, 14ème, 15ème et 18ème étapes. »
Passons là encore sur la connerie manifeste que représente cette dichotomie entre les étapes se terminant sur du plat et les arrivées en sommet (comme si une chute dans le dernier kilomètre du Causse Noir était moins grave qu'une chute dans le dernier kilomètre de l'étape de Tours ...), et attardons nous sur le deuxième point : « pour l’arrivée de la 4ème étape disputée contre la montre par équipes. » Ainsi, David Zabriskie aurait donc pu chuter sans souci hier, aucun problème, il aurait gardé son maillot jaune. Mais aujourd'hui, en tombant à près de 60km/h à environ un kilomètre et demi de l'arrivée, aucune amnistie, rien.
Ainsi, Zabriskie, sans doute transcendé par le maillot jaune, qui s'est dépouillé comme un malade en étant une des locomotives de son équipe, a perdu 1'28" sur Armstrong aujourd'hui. Des coureurs comme Mauro Facci, Claudio Corioni, ou Lorenzo Bernucci (je ne les dédaigne pas, loin de là), ont quand à eux perdu seulement deux secondes de plus sur Armstrong, en souffrant certes, mais en profiatant de l'énorme abattage de Cancellara, et aussi de Kirchen, Flecha ou Frigo.
Disons-le franchement : il faut être un abruti de première classe pour croire que Zabriskie aurait été lâché par ses équipiers dans le dernier kilomètre ! Ce règlement est d'une absurdité totale ... et les juges et commissaires ne font rien pour la gommer ! Si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurais peut-être laissé Zabriskie cinquante-troisième de l'étape, là n'est aps le propos, mais surtout, je l'aurais mis à deux secondes des Discovery, dans le même temps que ses partenaires d'équipe, afin de gommer les désagréments de cette chute, qui, à moins d'être un sado-masochiste pur et parfait, était involontaire ! Ainsi, aux millièmes de secondes, il aurait gardé le maillot selon Guimard (le site du Tour est mal fait, on ne voit pas les millièmes de secondes des chronos), et cela nous aurait évité une belle absurdité.
De plus - et c'est là le suiveur du Tour qui parle, le maillot jaune aurait été porté par quelqu'un qui le respecte, lui, qui ne le laissera pas au plus offrant demain ! (Pour peu que le maillot soit pris par un Francais en général demain, et par un Bouygues en particulier, alors là, je vous le dis cash : ne regardez plus le Tour sur la 2, ca virera à la propagande ...)
Sur ce, je sais, vous allez me conseiller d'aller prendre un petit déstressant avant de dormir, mais bon, voilà au moins le fond de ma pensée !